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« Joue, il n’y a personne ici ! »

Un homme de la tribu de Thaqīf demanda la permission d’entrer auprès du calife Al-Walīd, qui se trouvait en compagnie de ʿAbd Allāh ibn Jaʿfar aṣ-Ṣādiq. Tous deux jouaient aux échecs. ʿAbd Allāh dissimula le jeu d’échecs avant l’entrée de l’homme.

Lorsque celui-ci entra, il salua et Al-Walīd lui demanda de ses nouvelles, auxquelles il répondit. Puis Al-Walīd lui dit : « As-tu appris le Coran ? »

L’homme répondit : « Non, par Allah, ô Commandeur des croyants, j’ai été occupé par diverses affaires et préoccupations. »

Al-Walīd demanda alors : « As-tu mémorisé des hadiths ? »

Il répondit : « Non, par Allah, ô Commandeur des croyants. »

Puis Al-Walīd lui dit : « Connais-tu le fiqh ? »
L’homme répondit : « Non, par Allah, ô Commandeur des croyants. »

Alors, Al-Walīd découvrit le jeu d’échecs et dit : « Shāhāk (échec) ô Abū Jaʿfar. »

ʿAbd Allāh répondit : « Pourquoi as-tu découvert le jeu ? ». Al-Walīd dit alors : « Joue, il n’y a personne ici ! »

📕 Référence : Ghurar al-Khaṣāʾiṣ al-Wāḍiḥa par Al-Waṭwāṭ, page 162.
Une question qui revient souvent : quel est le jugement des échecs et des jeux de dés dans l’école malikite ?

Retrouvez la réponse dans le document ci-dessous ⬇️⬇️⬇️

N.B. : certes cette question n’est pas sur un sujet fondamental, mais tout est important quand il s’agit d’adorer son Seigneur. De plus, c’est l’occasion d’avoir une recherche scientifique et de stimuler la lecture et la culture.
Salman al-Fārisī (qu'Allah l'agrée) a dit :

« La prière est une mesure : celui qui la remplit pleinement recevra en retour une récompense pleine ; mais pour celui qui la diminue, vous savez ce qu’Allah a dit à propos de ceux qui trichent dans les mesures (al-muṭaffifīn). »

Rapporté par Ibn Abī Shayba
أفدْ طبعَكَ المكدودَ بالجدِّ راحَةً ** يَجِمُّ وَعَلِّلهُ بِشَيءٍ من المَزحِ
ولكِنْ إذا أعطيْته المَزحَ فلْيَكُنْ ** بِمقدارِ ما تُعطي الطَّعامَ مِنَ المِلحِ

« Offre à ton esprit lourd de sérieux la détente
pour le reposer, et écoute qui plaisante
Mais si tu le distrait alors fais-le autant
que tu mettrais du sel dans un plat consistant »
« Ô mes frères !

Celui qui est enivré par les passions est loin de se réveiller. Si seulement il se souvenait de l’application de la peine, son ivresse s’envolerait.

Celui qui goûte à l’amertume des passions brûle ses lèvres, et celui qui mange ne serait-ce qu’une datte provenant de l’injustice en remboursera un panier entier. Malheur à toi ! Lave tes fautes par des larmes, efface ton péché par un repentir tant qu’il reste du temps et qu’il est encore possible de profiter de la sérénité avant la mort, avant que l’opportunité ne disparaisse et que les regrets ne servent plus.

Avant que tu ne meurs et ne t’en aille, avant que tu ne sois placé dans un cercueil au dessus d’un cheval, avant que ton ouïe et ta vue ne deviennent inutiles et que tu ne dises : "Seigneur, fais-moi revenir", mais qu’on te réponde : "Non, c’est trop tard !". Avant que tes larmes de chagrin ne coulent des yeux de celui-qui a fait du tort et qu’on ne te reproche : « Pourquoi n’as-tu pas agi avant, pourquoi ?! ».

أتترك من تحب وَأَنت جَار ... وتطلبه إِذا بعد المزار)
(وتبكي بعد نأبهم اشتياقا ... وتسأل فِي الْمنَازل أَيْن سَارُوا)
(تركت سُؤَالهمْ وهم حُضُور ... وترجو أَن تخبرك الديار)
(فنفسك لم وَلَا تلم المطايا ... ومت كمدا فَلَيْسَ لَك اعتذار)

Tu délaisses l’aimé bien qu’à proximité
Puis tu le cherches quand il s’en est bien allé.
Tu pleures, pris par le manque, après leur exil
Tu demandes dans leurs demeures : "Où sont-ils ?".
Tu ne t’inquiétais pas pour eux en leur présence,
Mais tu parles à leurs maisons en leur absence ?
Blâme-toi plutôt que leurs montures camuses
et meurs de regret, car tu n’as aucune excuse
!


Ô toi dont l’espérance de vie fond comme neige au soleil !
Le nuage de ta vie s’éclaircira-t-il sans que le croissant de la guidance n’apparaisse ? Préfères-tu l’éphémère et le méprisable à ce qui est précieux et éternel ?

أرضينا بثنيات اللوى ** عن زرود يا لها صَفْقَةُ غبنِ!

« Est-on satisfaits de Thaniyyāt al-Liwā*
Au lieu de Zarūd* ? Mais quel commerce perdant ! »


Les signes du déclin ne te sont pas cachés. Si l’on inspecte ta maison, elle ne contient aucun siwāk pour te purifier, ta main pour la prière n’est jamais lavée mais sert uniquement de cuillère pour manger. Pas de muṣḥaf dans ta maison, mais seulement un calendrier (taqwīm). Un calendrier (taqwīm) peut-il suffire à t’être bénéfique sans qu’il n’y ait de réforme (taqwīm) ?

Ô toi qui te préoccupes de scruter les astres pour prédire ton avenir, pourquoi ne regardes-tu pas ce qui a été préparé pour toi ? Comme si la mort se dressait déjà devant toi, alors que ta réflexion n’a pas anticipé ta fin.

Écoute attentivement mon discours : il ne s’agit pas de conjectures, mais d’une vérité. Et ne considère pas mes paroles comme celles d’un délirant ou d’un astrologue. Si le regret pour tes négligences s’accompagne d’une résolution ferme de te repentir, alors sache que tu es dans une heure bénie. Mais si ton cœur mêle l’amour de ce monde à la préférence pour la paresse, alors sache que tu es dans un grand malheur. »

📕 « Al-Mudhish », Jamāl al-Dīn Abū al-Faraj ʿAbd al-Raḥmān ibn ʿAlī ibn Muḥammad al-Jawzī (d. 597 H), p.294

*Zarūd et Thaniyyāt al-Liwā sont deux endroits, l’un étant beaucoup plus agréable au poète qui dit ces vers que l’autre ; il regrette ainsi de l'avoir quitté pour habiter dans la terre qu’il n’aime pas.
Quelle calamité est plus grande que l’oubli du Coran ?

On rapporte d'Ad-Ḍaḥḥāk qu'il dit:

« Quiconque apprend le Coran puis l’oublie, c'est dû à un péché qu’il a commis. »

Puis il récita : « Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis », et ajouta :

« Quelle calamité est plus grande que l’oubli du Coran ? »

📕 As-Suyūṭī, Jalāl ad-Dīn (911 H). Ad-Durr al-Manthūr fī at-Tafsīr bi-l-Maʾthūr.
Ne réponds pas à l’invitation de celui qui t’humilie par celle-ci

L’imam Al-Ghazālī rapporte :

« Si l’on pense que l’hôte considère cela comme un fardeau ou agit par ostentation ou contrainte, répondre à son invitation ne fait pas partie de la Sunna, dans ce cas, il est préférable de s’excuser.

Certains soufis ont dit :

« Ne réponds qu’à l’invitation de celui qui voit que tu manges ta part de subsistance qu’il a simplement conservée pour toi en dépôt, et qui considère que tu lui fais une faveur en acceptant de reprendre ce dépôt. »

📕 « Iḥyā’ ʿUlūm ad-Dīn » vol. 2 p. 13
✨️️️️️️Le complot pour l’assassinat du Prophète ﷺ

D’après ʿAbd Allāh ibn ʿAbbās رضي الله عنهما, il a rapporté :

Un groupe d’hommes notables de Quraysh, issus des principales tribus, se rassembla pour entrer dans Dār an-Nadwa. Alors qu’ils s’y rendaient, Iblīs leur apparut sous la forme d’un vieil homme vénérable. Lorsqu’ils le virent, ils lui demandèrent : « Qui es-tu ? » Il répondit : « Je suis un vieillard des gens de Najd. J’ai entendu parler de votre réunion et je voulais y assister. Je ne manquerai pas de vous donner mon avis et mes conseils. » Ils dirent : « D’accord, entre. » Il entra donc avec eux et leur dit : « Réfléchissez bien à ce que vous allez faire de cet homme ! Par Allah, il est sur le point de troubler vos affaires avec son message. »

L’un d’eux suggéra alors : « Emprisonnez-le solidement et attendez que la mort l’emporte, comme cela s’est produit pour ceux qui l’ont précédé parmi les poètes tels que Zuhayr et Al-Nābigha. Ce n’est qu’un homme comme eux. »

Le vieillard, qui était en réalité Iblīs, s’écria : « Par Allah, ce n’est pas une bonne idée pour vous ! Par Allah, si vous faites cela, son Seigneur le libérera de sa prison et il rejoindra ses partisans. Ils s’attaqueront alors à vous, le libéreront de vos mains et vous ne serez pas à l’abri qu’ils vous expulsent de votre propre pays. » Ils dirent : « Le vieil homme a raison. Réfléchissons à une autre solution. »

Un autre proposa : « Expulsez-le de chez vous pour vous en débarrasser. Une fois parti, peu importe ce qu’il fera et où il ira, car il ne vous causera plus de tort et son affaire concernera d’autres que vous. »

Le vieillard de Najd dit : « Par Allah, ce n’est pas une bonne idée non plus. N’avez-vous pas remarqué la douceur de ses paroles, l’éloquence de sa langue et la manière dont ses discours captivent les cœurs ? Par Allah, si vous faites cela, il réunira les Arabes autour de lui, puis il reviendra vers vous, vous chassera de votre terre et tuera vos notables. » Ils dirent : « Par Allah, il a raison. Trouvons une autre solution. »

Abū Jahl – qu’Allah maudisse – dit alors : « Par Allah, je vais vous donner un avis que vous n’avez pas encore envisagé. Je ne vois pas d’autre solution. » Ils demandèrent : « Quelle est-elle ? » Il répondit : « Prenez un jeune homme vigoureux et de bonne lignée dans chaque tribu. Donnez à chacun une épée tranchante, et qu’ils attaquent ensemble cet homme d’un seul coup. S’ils le tuent, son sang sera réparti entre toutes les tribus. Je ne pense pas que les Banū Hāshim pourront affronter Quraysh toute entière. Lorsqu’ils verront cela, ils accepteront le prix du sang (diya) et nous serons débarrassés de lui et de son mal. »

Le vieillard de Najd dit alors : « Par Allah, c’est une excellente idée. Ce jeune homme a donné le meilleur avis. Je ne vois pas d’autre solution. » Ils se séparèrent donc en convenant de ce plan.

Mais Jibrīl vint au Prophète ﷺ et lui ordonna de ne pas dormir dans son lit cette nuit-là. Il l’informa du complot des Qurayshites. Le Messager d’Allah ﷺ ne passa donc pas la nuit chez lui. Allah lui permit à ce moment-là de quitter La Mecque. Après son arrivée à Médine, Allah révéla ce verset dans la sourate Al-Anfāl pour rappeler à Son Messager Ses bienfaits et Sa protection :

« Et lorsque ceux qui ont mécru complotaient contre toi pour t’emprisonner, te tuer ou t’expulser. Ils complotaient et Allah complotait, et Allah est le meilleur des comploteurs. »
[Sourate Al-Anfāl : 30]
Belle anecdote d'Al-Hassan ibn 'Ali :

L’imām Abū Ḥāmid Al-Ghazāli dit :

Parmi les arrogants, certains répondent uniquement aux invitations des riches, délaissant celles des pauvres, ce qui est contraire à la Sunna. Le Messager d’Allah ﷺ répondait à l’invitation de l'esclave comme du pauvre.

Al-Ḥasan Ibn ʿAlī رضي الله عنهما passa un jour près d’un groupe de pauvres qui demandaient l’aumône sur la route. Ils avaient étalé des morceaux de pain sur le sol sableux et mangeaient.

Alors qu’il était sur sa monture, ils lui dirent : « Viens déjeuner avec nous, ô fils de la fille du Messager d’Allah ﷺ. »

Il répondit : « Oui, car Allah n’aime pas les arrogants. »

Il descendit, s’assit avec eux sur le sol et mangea.

Après avoir terminé, il les salua, monta à nouveau et leur dit : « J'ai répondu à votre invitation, alors répondez à la mienne. »

Ils acceptèrent. Il fixa un rendez-vous et, lorsqu’ils vinrent, il leur offrit des mets raffinés et mangea avec eux.

📕 « Iḥyā’ ʿUlūm ad-Dīn » 2/13
J'ai été éprouvé par quatre qui m'assaillent
De leurs flèches, voulant me pièger dans leurs mailles

Le diable, cette vie, mon ego, les passions
Comment puis-je espérer avec eux rédemption ?

Ô Seigneur, aide-moi par Ton absolution
Car je n'espère à part Toi nulle solution !


📚 « Tuḥfat al-Murīd » de l’imām Al-Bayjūrī (p.234)
Un tailleur demanda à ʿAbd Allāh Ibn Al-Mubārak :

« Je couds les vêtements des dirigeants. Crains-tu que je sois considéré comme un des soutiens des injustes ? »

Il répondit :

« Non, les véritables soutiens des injustes sont ceux qui te vendent le fil et l’aiguille. Quant à toi, tu fais partie des injustes eux-mêmes ! »

📕 « Iḥyā’ ʿUlūm ad-Dīn » vol. 2 p. 13
Pour ceux qui veulent le texte en document PDF :
[Sa parole : "cela est établi par le Livre"] : Allah dit dans le Coran :
"Et craignez Allah, par le Nom de Qui vous vous interpellez mutuellement, ainsi que les liens de parenté."
(Sourate An-Nisā’, 4:1).

[Sa parole : "et la Sunna"] : le Prophète (ﷺ) a dit :
"Celui qui croit en Allah et au Jour Dernier doit honorer son invité, celui qui croit en Allah et au Jour Dernier doit maintenir les liens de parenté, et celui qui croit en Allah et au Jour Dernier doit dire du bien ou se taire."
Rapporté par Al-Bukhari et Muslim.

[Sa parole : "et l'Ijma' (consensus)"] : La communauté musulmane est unanime sur le fait que maintenir les liens de parenté est une obligation individuelle (farḍ ‘ayn), et celui qui les abandonne est en état de désobéissance. »

📕Ḥāshiyat al-ʿAdawī ʿalā Kifāyat at-Tālib Ar-Rabbānī vol.2 p. 427
Le mantūq et le mafhūm :

Un point particulièrement intéressant dans la science de uṣūl al-fiqh (fondements de la jurisprudence) réside dans la distinction entre le manṭūq (explicite) et le mafhūm (implicite) dans les expressions arabes. Cette distinction illustre la beauté et la complexité de cette science, son importance cruciale pour une compréhension approfondie des textes et sa capacité à dévoiler la profondeur de la langue arabe. Ainsi, en étudiant dans la portée des mots dans leurs sens explicites et implicites, les savants sont capables d’identifier non seulement les enseignements évidents mais également les significations subtiles et les implications sous-jacentes des termes.

Voici une explication de ce principe qui est le résumé d’un cours de Ussūl al-Fiqh donné pour les étudiants du niveau 3 à l’institut DinulQayyima 🪶
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